Statut de l’époux/partenaire dans une entreprise en France

Le conjoint (ou le partenaire civil) qui travaille régulièrement dans l’entreprise familiale doit obligatoirement choisir un « statut » commercial légal.

L’objectif de cette obligation est de fournir une certaine protection juridique au conjoint, qui pourrait autrement se retrouver dans une situation difficile à la suite d’un divorce, du décès ou de l’invalidité de son partenaire.

Sans statut professionnel particulier, le conjoint est une « personne à charge » du propriétaire de l’entreprise. Bien qu’il bénéficie d’une couverture médicale, il n’a droit qu’aux droits à la retraite les plus basiques, un facteur qui prend de plus en plus d’importance pour les propriétaires internationaux de biens français, en raison du nombre de jeunes familles qui s’installent en France.

À un autre niveau, l’obligation d’avoir un statut vise également à contrôler le travail non déclaré, car lorsque le conjoint travaille régulièrement pour l’entreprise, mais que son rôle n’est pas déclaré, l’entreprise peut être soumise à une amende et à des sanctions. En effet, il est possible pour les autorités de requalifier leur statut en salariat.

Le caractère « régulier » de la participation à l’entreprise ne dépend pas uniquement du nombre d’heures/jours de travail du conjoint, mais du fait qu’il joue un rôle direct et concret à titre professionnel et habituel.

Choix du statut

Si le choix du statut du chef d’entreprise est relativement facile à déterminer, puisqu’il dépend largement de la forme juridique de l’entreprise, le choix du statut du conjoint n’est pas toujours aussi évident.

En effet, il existe trois « statuts » différents pour le conjoint :

Associé collaborateur – Conjoint collaborateur
Salaried employee – Conjoint salarié
Actionnaire – Conjoint associé

La quatrième option, qui consiste à ne pas avoir de statut juridique d’entreprise, n’est possible que si le conjoint ne participe pas « de façon régulière » à la gestion de l’entreprise.

Le choix du statut n’est pas non plus entièrement à la discrétion du conjoint. Alors que le statut de conjoint salarié est ouvert à toutes les entreprises, le conjoint associé est réservé aux sociétés anonymes et le conjoint collaborateur n’est possible que dans les entreprises individuelles ou les sociétés anonymes de moins de 20 salariés.

Conjoint collaborateur

C’est de loin la forme de statut d’entreprise la plus utilisée par les conjoints, principalement parce qu’elle leur permet d’obtenir des droits à la retraite et à la maternité sans qu’il soit nécessaire de verser une rémunération. En effet, la condition du statut est que le conjoint ne reçoive aucune rémunération, bien qu’il participe régulièrement aux travaux de l’entreprise.

Bien qu’il accorde un droit à une pension de veuve, le conjoint devra payer des cotisations de sécurité sociale au titre d’une pension d’État personnelle, ainsi qu’une petite cotisation au titre du décès/invalidité.

Le taux de la contribution à la pension est d’environ 25 %, basé soit sur un tiers d’un chiffre théorique (environ 40 000 € en 2019), appelé plafond annuel de la sécurité sociale, soit sur un pourcentage des bénéfices de l’entreprise.

Ces cotisations ne doivent pas nécessairement augmenter la somme totale à payer par le couple au titre des cotisations de retraite, car les cotisations du chef d’entreprise (mais aussi ses droits à la retraite) peuvent être réduites. Les cotisations constituent une dépense professionnelle déductible.

En ce qui concerne la couverture santé, en tant que collaborateur conjoint, le conjoint sera couvert en tant que membre de la famille du chef d’entreprise, ce qui signifie qu’il ne paiera pas de frais d’affiliation au système de santé.

Si le chef d’entreprise est une micro-entreprise, il est possible d’inscrire son conjoint comme conjoint collaborateur au moment de l’enregistrement de l’entreprise. Toutefois, les cotisations de sécurité sociale qu’ils paieront ne seront pas déductibles. Par conséquent, si le conjoint joue un rôle régulier dans l’entreprise, un autre statut fiscal est vraiment nécessaire, par exemple une société à responsabilité limitée. Vous pouvez en savoir plus dans notre Guide de la micro-entreprise en France.

En cas de décès du propriétaire de l’entreprise, le statut confère au conjoint des droits accrus concernant l’entreprise, comme c’est le cas en cas de divorce.

Conjoint Salarié

Le statut de salarié est évidemment un statut qui offre beaucoup plus, notamment une rémunération et une couverture sociale complète, y compris un droit aux indemnités de chômage et de licenciement. Le conjoint (et aussi, dans ce cas, les concubins) bénéficie également des avantages du code du travail !

Toutefois, cela a un prix, car les cotisations sociales à payer sont importantes, tant pour l’entreprise que pour le salarié. Ce n’est donc pas un statut très utilisé.

De plus, en cas de décès du chef d’entreprise, les droits sur l’entreprise sont moindres, ce qui peut reposer davantage sur le contrat de mariage et la planification de la succession par le couple.

Depuis 2018, le salaire du conjoint est désormais entièrement déductible des bénéfices, ce qui rend effectivement le statut un peu plus attractif. Auparavant, la déductibilité du salaire était plafonnée à 17 000 €.

Il est possible d’être à la fois salarié et actionnaire.

Conjoint Associé

Lorsque l’entreprise est gérée par le biais d’une structure de société, il est évidemment possible pour le conjoint d’être actionnaire, à condition que la société ne soit pas une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL), où le seul actionnaire est le propriétaire de l’entreprise.

Pour justifier du statut de conjoint associé, le conjoint doit seulement démontrer sa participation au capital social de l’entreprise, à quelque titre que ce soit.

Il n’a pas à justifier d’une activité au sein de l’entreprise, mais s’il souhaite y participer, ce peut être à titre salarié ou en tant que chef d’entreprise.

En tant qu’actionnaire de l’entreprise, le conjoint est affilié à la sécurité sociale à ses propres conditions, et au même titre que son partenaire, en tant que chef d’entreprise. Il est possible qu’il reçoive un salaire, mais sa principale rémunération provient normalement des bénéfices de l’entreprise, sous forme de dividendes.

S’ils détiennent des actions, mais ne participent pas à la gestion de l’entreprise et ne reçoivent aucune rémunération autre que les dividendes, ils ne sont pas affiliés au système de sécurité sociale, bien qu’ils conservent une couverture médicale en tant que membre de la famille de leur partenaire.