Rentrée scolaire et vaccination

Alors que l’été est marqué par l’arrivée progressive du pass sanitaire, pour les lieux de culture et de loisirs puis, début août, pour de nouveaux lieux, qu’en sera-t-il pour l’école à la rentrée scolaire ? Pour l’heure, on savait simplement que les élèves ne seraient pas soumis à la présentation du pass sanitaire, mais sans plus d’information. Ce mercredi, invité sur Franceinfo, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a apporté des précisions sur les protocoles qui seront en vigueur à la rentrée.

Le ministre a rappelé que le but de ce protocole est « de ne pas imposer un pass sanitaire pour rentrer à l’école (…), comment faire en sorte que les enfants et les adolescents aillent au maximum à l’école ».

C’est dans le secondaire que les choses vont le plus changer, car la vaccination est désormais ouverte aux enfants de plus de 12 ans : « S’il y a un cas de contamination, les élèves non vaccinés seront évincés, mais pas les vaccinés », a déclaré Jean-Michel Blanquer. Par « évincés », il faut comprendre que ces élèves devront repasser en enseignement à distance.

Politique du « moindre mal »

« On ne raisonne pas en termes de situation idéale », a justifié le ministre, mais « en termes de moindre mal », déclarant que « cette année, ils ont moins de perturbations que ce qu’ils ont pu avoir l’année dernière, a fortiori si on a réussi à vacciner un maximum d’adultes et d’élèves ».

À l’école primaire, où les enfants ne seront de toute façon pas vaccinés, le principe restera le même que pour l’année qui vient de s’écouler : « Quand il y aura un cas de contamination, on fermera la classe », a rappelé le ministre.

L’obligation vaccinale des enseignants, « un dernier recours »

Ces modalités sont « une forte incitation à être vacciné », a-t-il expliqué, se disant « persuadé » que l’année scolaire à venir connaîtra « moins de perturbations. » Interrogé sur le pass sanitaire, Jean-Michel Blanquer a expliqué que « l’objectif n’est pas d’appliquer le pass sanitaire en milieu scolaire ou universitaire », affirmant vouloir maintenir la « continuité pédagogique ».

Sur la possibilité d’imposer la vaccination obligatoire aux enseignants, le ministre a affirmé que « cela ne nous paraît pas indispensable », étant « toujours un dernier recours ». Jean-Michel Blanquer a déclaré que plus de 80 % des enseignants sont actuellement vaccinés contre le Covid-19.

Un centre de vaccination par établissement

Pour favoriser un maximum la vaccination des 12-18 ans, le ministre a annoncé que « 6 000 à 7 000 centres de vaccination » seront « prêts pour la rentrée », c’est-à-dire un par établissement. Ils se situeront soit dans l’établissement soit « dans un lieu adapté proche de l’établissement ». Objectif : avoir vacciné « l’immense majorité des 12-17 ans et des adultes des établissements, sur septembre et octobre ». Jean-Michel Blanquer a toutefois invité les collégiens et lycéens à se faire vacciner « en ce moment même ».

En revanche, il affirme que l’obligation vaccinale des enseignants ne pourrait être qu’un dernier recours : « Au moment où je vous parle, je pense qu’on a dépassé les 80% d’enseignants vaccinés, ce chiffre était autour de 70-75% au moment de l’entrée en vacances (…) Il faut que ce chiffre aille le plus proche possible de 100% pour que nous n’allions pas vers l’obligation vaccinale », qui n’est pas à l’ordre du jour, dit-il.

Quatre scénarios de protocole sanitaire

Le reste du protocole sanitaire a été publié également ce mercredi sur le site du ministère de l’Éducation nationale. Quatre scénarios sont envisagés, et « à la fin du mois d’août je dirai, évidemment en me reposant sur les analyses des autorités de santé, où est le curseur de la circulation du virus et donc, quel scénario nous appliquerons », explique Jean-Michel Blanquer. Au niveau 1 par exemple, le port du masque ne sera plus obligatoire à l’école primaire.

Mais ce sont sûrement les scénarios « 2 ou 3 » qui s’appliqueront. Selon le ministre, ils « ne sont pas plus contraignants que ce que nous avons connus jusqu’à présent », mais ils impliquent la prise en compte de la vaccination. Avec une grande différence tout de même : si en scénario 2, le retour en présentiel est complet, le scénario 3 reprend une hybridation entre cours en classe et cours à distance.

Vacances franco-françaises

L’Élysée et Matignon auraient demandé aux ministres de « sillonner le pays pendant les vacances » alors que se met en place le pass sanitaire, selon les indiscrétions du Parisien. Mais avec une règle stricte : rester joignable « en cas de nécessité » et « choisir une destination compatible avec leurs responsabilités ».

Messages reçus cinq sur cinq : la très grande majorité des membres du gouvernement restera dans l’Hexagone. Gabriel Attal, Clément Beaune, Élisabeth Borne, Marlène Schiappa et Franck Riester ont choisi comme lieu de villégiature la Corse, quand la ministre des Armées, Florence Parly, a préféré le Loiret.

Brégançon pour Macron

Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports, devrait être vu du côté de l’île de Ré, alors que Bruno Le Maire et Jean-Baptiste Lemoyne ont opté pour le Pays Basque. Seul le cœur de Roxana Maracineanu a penché pour le Nord de la France.

Jean Castex et Gérald Darmanin, eux, ne devraient pas prendre de vacances. En tout cas, pas plus d’un week-end, confie leur entourage. Olivier Véran, ministre en première ligne de la quatrième vague, espère pouvoir lui télétravailler quelques jours depuis la Provence. Et le Président de la République ? Il devrait faire une virée, avec Brigitte Macron, au fort de Brégançon. À moins que l’épidémie de coronavirus ne joue les trouble-fêtes…