Le télétravail par demi-groupes efficace contre la COVID

L’un vient sur place, l’autre reste à la maison : le télétravail en rotation entre deux groupes serait la meilleure stratégie pour empêcher qu’un cas de Covid n’entraîne un foyer épidémique dans une entreprise, une école ou un lycée, montre une étude française publiée le jeudi 26 août. Les auteurs, issus de plusieurs organismes de recherche dont le CNRS, l’INRIA et l’Université de Paris, ont cherché à savoir quelle mesure était la plus efficace pour « enrayer une propagation épidémique dans une communauté à partir d’un premier cas positif ».

L’étude s’est penchée sur deux dispositifs distincts. La stratégie d’alternance tout d’abord, pouvant être privilégiée pour maintenir la cohésion entre les salariés et les élèves, consiste à ce que tout le monde aille au bureau ou en classe en même temps, puis reste à la maison en même temps. La rotation divise quant à elle le groupe en deux : un groupe A se rendant sur place tandis que le groupe B reste chez lui, avant d’inverser.

Pour les trois lieux étudiés (une entreprise, une école primaire et une classe préparatoire dans un lycée), le résultat est le même, classé « du meilleur au pire » : « une rotation hebdomadaire, une rotation quotidienne, une alternance hebdomadaire et une alternance quotidienne », conclut l’étude, publiée dans la revue Plos Computational Biology.

Ce système « hybride » a été mis en place dans une partie des collèges et lycées français pendant la précédente année scolaire et pourrait faire son retour si la situation sanitaire se dégrade, même si pour l’heure, la rentrée est prévue en « présentiel » pour tous les élèves, suite à la mise en place d’un protocole de « niveau 2 ». Les cours à distance ne sont prévus que lorsque l’un des élèves d’un groupe est testé positif, selon des modalités différentes entre primaire et secondaire.

« Empêcher l’émergence d’un foyer épidémique »

Le modèle conçu par les chercheurs simule les interactions entre les individus, mais aussi le « comportement » du virus Sars-CoV-2, avec l’existence de « superpropagateurs », qui peuvent contaminer beaucoup plus de personnes que la moyenne s’ils sont infectés, ainsi que la possibilité d’être contagieux avant l’apparition des symptômes.

Dans le cas de l’école primaire, en l’absence de toute mesure, ils estiment qu’il y a plus d’un risque sur quatre (27,3%) que le cas positif débouche sur un foyer épidémique (défini comme au moins cinq autres personnes infectées).

Cette proportion tombe à 17,3% avec une alternance quotidienne, 16,6% avec une alternance hebdomadaire, 12,3% avec une rotation hebdomadaire et 12% avec une rotation hebdomadaire.

De même, la rotation hebdomadaire est le dispositif le plus efficace pour allonger le délai avant que le premier cas ne débouche sur un foyer épidémique et pour diminuer le nombre total de personnes infectées.

Ces stratégies ne fonctionnent toutefois que si la circulation du virus est encore limitée.

Ainsi, dans le cas du lycée, si le taux de reproduction local du virus avant la prise de mesures est supérieur à 1,7 (c’est-à-dire que chaque période infectée dans la zone concernée en contamine en moyenne 1,7), « aucune de ces stratégies, hormis le distanciel à temps plein, ne suffit à empêcher l’émergence d’un foyer épidémique ».

En revanche, avec un taux de reproduction compris entre 1 et 1,38, les quatre stratégies permettent de le ramener en dessous de 1, barre qui marque la limite entre une croissance et une régression de l’épidémie.

La rotation hebdomadaire retarde l’infection

Pour les trois lieux étudiés (une entreprise, une école primaire et une classe préparatoire dans un lycée), le résultat est le même : « Du meilleur au pire : une rotation hebdomadaire, une rotation quotidienne, une alternance hebdomadaire et une alternance quotidienne », conclut l’étude, publiée dans la revue Plos Computational Biology.

Ce système « hybride » a été mis en place dans une partie des collèges et lycées français pendant la précédente année scolaire et pourrait faire son retour si la situation sanitaire se dégrade, même si pour l’heure, la rentrée est prévue en « présentiel » pour tous les élèves.

Le modèle conçu par les chercheurs simule les interactions entre les individus, mais aussi le « comportement » du virus Sars-CoV-2, avec l’existence de « superpropagateurs », qui peuvent contaminer beaucoup plus de personnes que la moyenne s’ils sont infectés, ainsi que la possibilité d’être contagieux avant l’apparition des symptômes.

Dans le cas de l’école primaire, en l’absence de toute mesure, ils estiment qu’il y a plus d’un risque sur quatre (27,3 %) que le cas positif débouche sur un foyer épidémique (défini comme au moins cinq autres personnes infectées). Cette proportion tombe à 17,3 % avec une alternance quotidienne, 16,6 % avec une alternance hebdomadaire, 12 % avec une rotation hebdomadaire.

De même, la rotation hebdomadaire est le dispositif le plus efficace pour allonger le délai avant que le premier cas ne débouche sur un foyer épidémique et pour diminuer le nombre total de personnes infectées. Ces stratégies ne fonctionnent toutefois que si la circulation du virus est encore limitée.

Simuler les contacts physiques et la diffusion du virus

La première étape de leur travaux a consisté à établir un « graphique de contacts » entre différentes populations. « Pour cela, nous avons utilisé la base de données de Sociopatern, réalisée par des scientifiques il y a une dizaine d’années, que nous avons retravaillée afin de la rendre encore plus précise », explique Claire Mathieu, directrice de recherche au CNRS à l’université de Paris et auteure de l’étude. Ce site, qui regroupe des données sur la proximité physique d’individus dans de nombreux environnements du monde réel, leur a permis de déterminer la moyenne de contacts quotidiens qu’une personne a sur son lieu de travail ou son lieu d’études, ainsi que la proximité de ces contacts.