Le cours du Bitcoin plonge

En mai dernier, une annonce d’Elon Musk avait provoqué une baisse brutale du cours du Bitcoin. Le milliardaire annonçait en effet que Tesla suspendait les achats de véhicules avec cette cryptomonnaie par soucis écologique.

Un mois plus tard, un nouveau sentiment de panique s’empare du monde de la crypto où les principales valeurs sont en baisse depuis plusieurs jours. En moins d’une semaine, la valeur du Bitcoin est ainsi passée de 41 000 dollars à 32 500 à l’heure où nous écrivons ces lignes. Même tendance du côté de l’Ethereum qui a plongé de 2500 à environ 1945 dollars.

De très mauvaises nouvelles venues de Chine

Pour expliquer ce phénomène, il faut prendre la direction de la Chine où les autorités ont affirmé qu’une loi qui interdit aux sociétés financières de soutenir l’extraction et la vente de cryptomonnaie serait désormais appliquée avec bien plus de sérieux. Ce texte date pourtant de 2013 mais il n’était que peu suivi par les intéressés.

La mesure touche donc les principales banques du pays, et des services tels que Alipay. Tous ont été convoqués par la banque centrale chinoise ce lundi et consigne leur a été donnee de réprimer le commerce des cryptomonnaies. Dans le même temps, les autorités régionales du Sichuan ont ordonné la fermeture de 26 opérations minières.

Pour justifier leur décision, la banque centrale affirme que « les transactions en monnaie virtuelle et les activités spéculatives ont perturbé l’ordre normal de l’économie et du système financier ». L’institution financière ajoute : « Elles augmentent les risques de transferts transfrontaliers illégaux d’actifs et d’activités illégales telles que le blanchiment d’argent ».

C’est donc un bien mauvais coup pour le secteur mais il reste à voir quel sera l’impact sur la durée. Ce matin, le Bitcoin semblait d’ailleurs reprendre des couleurs, ce qui tendrait à montrer une confiance retrouvée de la part des investisseurs. Comme le signalent nos confrères de Cnet, certains optimistes rappellent aussi que le cours de Google s’était effondré en 2010 lors de son interdiction en Chine avant de repartir à la hausse.

La Chine rappelle les banques à l’ordre : les cryptomonnaies sont interdites !

Récemment, une série d’annonces venant de Chine a provoqué un effondrement du cours de la plupart de crypto-actifs. Ce lundi 21 mai 2021, la Banque populaire de Chine a ordonné aux banques chinoises et aux services de paiement mobile de ne plus fournir un compte bancaire ou des services bancaires à un individu ayant investi dans le Bitcoin, l’Ether ou une autre devise numérique.

“Les transactions en monnaie virtuelle et les activités spéculatives ont perturbé l’ordre normal de l’économie et du système financier” avance la Banque populaire de Chine. La banque centrale chinoise exige aussi que les organismes bancaires augmentent la surveillance exercée sur les investisseurs afin de repérer les individus qui échangent des cryptomonnaies. Les banques chinoises et les services de paiement mobile, comme Alipay, ont promptement obtempéré aux directives.

L’annonce a jeté un froid sur les marchés en effrayant de nombreux investisseurs. Pourtant, il ne s’agit que d’un rappel des mesures déjà mises en place depuis 2017. Les autorités chinoises cherchaient visiblement à effrayer les individus qui continuent d’échanger des devises numériques sur leur territoire.

En parallèle à ce rappel à l’ordre, la Chine continue de sévir contre les mineurs de Bitcoin. Après avoir émis plusieurs avertissements à l’égard des fermes de minage, Pékin a demandé aux fournisseurs d’électricité de couper le courant des sociétés soupçonnées de miner des cryptomonnaies. Ces mesures ont aussi influé sur le prix des crypto-devises.

Wall Street séduite

La première cryptomonnaie avait pourtant commencé l’année sur les chapeaux de roues: créée en 2008 par un anonyme caché derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto pour contrer les abus de la finance après la crise financière, le bitcoin a, entretemps, séduit de plus en plus d’investisseurs institutionnels. Depuis fin 2020, des plateformes de paiements comme Paypal aux banques de Wall Street, en passant par des groupes industriels comme le constructeur de véhicules électriques Tesla, tout le monde s’intéressait au bitcoin.

Certains investisseurs individuels voyaient également dans la cryptomonnaie un bon moyen de placer une partie de leurs économies accumulées pendant la pandémie. Résultat, le marché des cryptomonnaies, où le bitcoin reste encore de loin le plus gros actif, avait gonflé jusqu’à atteindre près de 2.500 milliards de dollars mi-mai. Mais depuis, outre le durcissement du ton en Chine, le bitcoin souffre de critiques sur l’utilisation importante d’électricité de son réseau.

Le fantasque multimilliardaire Elon Musk, qui chante régulièrement les louanges des cryptomonnaies et avait investi une partie de la trésorerie de son groupe Tesla en bitcoin, a annoncé que ses voitures électriques ne seraient plus achetables en cryptomonnaie tant que l’industrie ne se tournerait pas plus vers les énergies renouvelables, moins de deux mois après avoir dit les accepter comme moyen de paiement.

Les régulateurs se méfient

Le bitcoin renoue avec la volatilité qui l’avait rendu célèbre: en 2017, il avait commencé l’année à moins de 1.000 dollars avant de frôler les 20.000 dollars en décembre, pour mieux s’écraser en 2018 jusqu’à moins de 4.000 dollars. Cette volatilité, ainsi que sa décentralisation qui la rend difficile à réguler les échanges, pousse les régulateurs à s’inquiéter de l’intérêt du public pour les cryptomonnaies.

Aux États-Unis comme en Europe, les régulateurs du marché appellent les investisseurs à la prudence, leur rappelant qu’ils risquent de perdre tout leur argent en investissant dans les cryptomonnaies. «Les banques centrales réfléchissent aussi à émettre leurs propres monnaies numériques, ce qui ferait rentrer les cryptomonnaies dans le rang», commente Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

D’autres pays se montrent cependant plus positifs vis-à-vis des cryptomonnaies: le Salvador a pris le monde par surprise en adoptant le bitcoin comme devise officielle, même si en pratique, de nombreuses questions restent ouvertes sur l’applicabilité de la mesure.

Bitcoin (BTC) et Ethereum (ETH), le moment de vérité : le conseil Bourse du jour

L’Ethereum (ETH) et le Bitcoin (BTC) sont à la peine. Le premier a fondu depuis la rupture du support horizontal des 2.280 dollars, tandis que le second flirte dangereusement avec la barre des 30.000 dollars. “Le contexte boursier général devient tendu avec l’incertitude autour des perspectives de politique monétaire. Le dollar, les rendements obligataires et la volatilité du marché actions ont augmenté. Naturellement, ce cadre n’est pas favorable à la fin du processus correctif dans lequel les cryptomonnaies sont enfermées depuis le mois de mai”, relève à cet égard Vincent Ganne, stratégiste de marché, analyste technique des marchés financiers et formateur, membre de l’Association française des analystes techniques (AFATE).

Pour les fondamentaux propres aux cryptomonnaies, la Chine continue de taper sur le Bitcoin, en interdisant le mining dans la province du Sichuan. “Le mining est le cœur des cryptos et la Chine un pays central pour cette activité. Sur le plan technique, cette semaine est très importante pour les traders institutionnels, avec un très élevé open interest d’options Bitcoin qui arrivent à échéance, notamment le vendredi 25 juin. Les investisseurs institutionnels ne se remobilisent toujours pas à l’achat, malgré le retour des prix sur leur plus bas”, avertit l’expert.